Musée de la Médecine Traditionnelle Chinoise à Bruxelles

Publié le par Kaye Jean-Claude

Musée MTC programmeJusqu'au 19 février 2010 se tenait à l'hôpital Erasme d'Anderlecht (Bruxelles) une très belle et intéressante exposition consacrée à la Médecine Traditionnelle Chinoise, "voyage au pays du Yin et du Yang", montrant des estampes, des objets usuels et artistiques, des instruments chirurgicaux, des livres très anciens, le tout en provenance du musée chinois de Suzhou, dont c'était la première sortie en Europe (le musée Suzhou fut inauguré en 2002 à l'initiative de l'hôpital de Médecine Traditionnelle Chinoise de cette ville).

L'affiche ci-contre représente le célèbre médecin Hua Zhong Jiang, pionnier de l'anesthésie par acupuncture, en train de pratiquer l'acupuncture pour anesthésier un patient avant de réaliser une intervention chirurgicale abdominale (IIème siècle de notre ère)

Cette exposition etait donc organisée en coproduction avec le musée de Sushou par Mme Danielle Balériaux, commissaire de l'exposition, par ailleurs chef de clinique au service de radiologie de l'hôpital Erasme et Thierry Appelboom, chef du service de rhumatologie au même hôpital.

J'ai visité cette exposition ce dimanche 31 janvier 2010 ainsi que le Musée de la Médecine (officielle) dans lequel j'ai été frappé de voir relatée par des portraits l'approche holistique de l'homme depuis Hippocrate, Aristote, Platon, et même bien avant, les Égyptiens (dans la section égyptologie) et jusqu'aux Étrusques.

Cette approche globale caractérise également la Médecine Traditionnelle Chinoise, dommage que notre médecine d'aujourd'hui l'ai un peu oublié...

Les chinois ont compris il y a longtemps qu'en plus de leur Médecine Traditionnelle, il fallait pour certaines pathologies lui adjoindre la médecine occidentale, et c'est tout naturellement que les deux disciplines se retrouvent côte à côte dans leurs centres de soins.

A noter également qu'en Chine, on va voir son docteur en MTC quand tout va bien, auquel cas il est rémunéré.
Si on tombe malade, on va revoir son médecin, et dans ce cas la consultation est gratuite car le médecin aurait dû prévoir.
On voit par ce fait (et j'ignore si c'est encore comme cela aujourd'hui), que la MTC est aussi préventive.
Pas étonnant que le pourcentage des cancers en Chine soit deux fois moins élevé que chez nous.
(au congrès annuel belge organisé par la Fondation Anti-cancer en janvier 2009, les conférenciers ont avoué que chez nous pas un euro n'était investi dans la prévention du cancer.)

Dans la philosophie de la MTC, on ne se bat pas "contre" la maladie mais "avec" celle-ci, autre nuance importante.
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Revenant à l'exposition, j'ai été frappé par une statue en bronze (ci-contre) exposée au musée, copie de l'original, qui servait aux étudiants en acupuncture pour repérer les points d'acupuncture au mm près.
En effet, cette statue de bronze (l'original), réalisée en 1027, était percée de trous à l'emplacement de chaque point d'acupuncture, toute la statue était recouverte de cire de bougie et remplie d'eau.
Une statue se trouvait à l'académie de Médecine chinoise pour l'enseignement, l'autre dans le temple du premier ministre de l'empereur.

L'élève voyait jaillir un mince filet d'eau lorsqu'il avait bien planté son aiguille.

Dans la plaquette du musée on peut lire ceci (extrait) :

"De tout temps et où qu'il soit, l'homme cherche à préserver son bien-être ; les maux et autres affections ont d'abord trouvé une source d'explication dans le monde surnaturel pour ensuite, voire parallèlement, rencontrer des approches empiriques. Ainsi s'est formé un premier savoir médical traditionnel, réceptacle des croyances magico-religieuses et de démarches expérimentales et rationnelles, chacune modulée par une empreinte socioculturelle.
L'art de guérir des chinois fait exception à la règle, mais sa spécialité est d'avoir été nourri par plusieurs systèmes de pensée comme le confucianisme, le taoïsme, le bouddhisme.
La Médecine Traditionnelle Chinoise se présente alors comme une vision du monde reposant sur le concept de l'Unité Suprême originelle dans lequel il n'y a pas de place pour un dieu créateur et tout-puissant.
La vie devient une différenciation continue de l'Un dans le Multiple et la pensée chinoise considère l'homme comme partie d'un ensemble indissociable de la Nature, du Ciel et de la Terre.
La Médecine chinoise a donc pour but premier de maintenir l'homme en Equilibre, en Harmonie avec son environnement caractérisé par les cinq éléments fondamentaux, le bois, le feu, la terre, le métal et l'eau.
L'être humain est engendré et nourri par le Yin - l'énergie modulante et matérialisante de la Terre - et par le Yang - l'énergie structurante du Ciel.
Enfreindre l'ordre éthico-cosmique revient à courir le risque d'un déséquilibre énergétique et de tomber malade.
Dès lors, la diététique, la vie en harmonie avec la Nature, la musique, l'écriture, l'exercice physique etc doivent être cultivés.

Le "Qi" est la force essentielle de vie, celle qui fait circuler l'énergie vitale dans le corps.

La maladie résulte d'une perturbation dans la circulation et l'équilibre du "Qi", et sa guérison passe par l'approche holistique du patient.


IMG_0363-bis.jpgL'ouvrage représenté ici est le "Huang Di Nei Ying",  l'un des plus anciens ouvrages traitant de la Médecine Traditionnelle Chinoise.

     Il date de près de 400 ans avant JC !

Faisant partie d'une série de 9 volumes, celui-ci, le premier, traite du "Suwen", c'est-à-dire les fondements théoriques de la MTC.

Le deuxième volume, le "Ling-Su", traite des techniques thérapeutiques et de l'acupuncture (non représenté ici).





Publié dans BIOENERGETIQUE

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